Gaston Fébus, un des hommes les plus cultivés de son temps

Publié le par Patrimoine 65

Château de Mauvezin - protohistoire
Raymond Père Abbé de l'Escaladieu, dont la science est grande, vous parlerait des Aquitains qui vivaient dans ce lieu avant même la naissance de Jésus et dont on retrouve les tombeaux païens sur la lande, là-bas, au levant...
Gaston Fébus, Le prince soleil
Gaston Fébus,  Le prince soleil
En 1391, au retour d'une chasse à l'ours dans son Béarn "qu'il tenait de Dieu seul", s'éteignait celui qui fut probablement le prince le plus fascinant de son siècle.

Ce fut un des hommes les plus cultivés de son temps. En effet, il possédait dans sa bibliothèque les dernières compilations encyclopédiques qu'il avait fait traduire en occitan. Ces ouvrages voisinaient avec les grands classiques latins ainsi qu'avec les œuvres consacrées de la littérature et de la musique médiévale.


Lui même fut un musicien au fait des derniers apports polyphoniques de Guillaume de Machaud. Ce fut aussi un poète et un écrivain accompli.Il fut en particulier l'auteur de l'un des plus beaux livres du Moyen Âge, le merveilleux "Livre de la chasse".

Voici quel fut l'itinéraire de cet homme hors du commun
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Né, en 1331, Gaston III se retrouva, orphelin de père à 12 ans, dans une situation politique extrêmement délicate.
Pour ses terres de Béarn, Marsan et Gabardan, il devait hommage au roi d'Angleterre à la différence de ses autres terres de Foix, d'Albigeois, de Lautrec et de Nébouzan pour lesquelles il était vassal du roi de France.

La réouverture de la guerre entre souverains anglais et français le mettait dans une situation impossible. Et cela d'autant plus que ses rivaux régionaux de la maison d'Armagnac, qui disputaient aux Foix-Béarn l'hégémonie pyrénéenne depuis un cinquantaine d'années, étaient en position de force dans la mouvance française.

Une politique alliant prudence et audace

Gaston III manœuvra remarquablement. Il s'abstint de participer aux opérations militaires qui aboutirent au désastre de Crecy et affirma aux envoyés du roi de France qu'il tenait le Béarn de Dieu.

Il consolida sa position en épousant la soeur du roi de Navarre, devenant par la même occasion le beau-frère de Philippe VI. Il n'alla pas davantage aider Jean le bon à Poitiers prétextant une campagne de ses alliés aragonais contre la Castille.

Le retour de la paix entre les royaumes de France et d'Angleterre lui offrit un certain répit politique

Ce titre de prince de Béarn qu'il s'était attribué face aux exigences françaises, le fait reconnaître et redouter dans toute la chrétienté. Une croisade aux côtés des chevaliers Teutoniques en Prusse orientale allait lui permettre d'affirmer ses qualités de chevalier et d'homme de guerre qu'il avait réfrénées jusque là avec un réalisme étonnant pour son âge. Au retour de cette croisade brillante, il sauva l'épouse du futur roi Charles V encerclée dans Meaux par une multitude de paysans révoltés.
Gaston Febus devient un grand prince méridional

A partir de ce moment là, il s'attribua le nom de "Febus" accompagné de la fière devise occitane "Toca'i si gausas" qui signifie "Touches-y si tu l'oses". Il était urgent d'affirmer sa puissance au niveau régional avant l'organisation de la grande Aquitaine anglaise que le Prince Noir avait obtenue lors du traité de Brétigny en 1360.

Fin 1362, il écrasa la coalition armagnacaise à Launac, capturant la majorité de ses adversaires et leur extorquant une énorme rançon de 600 000 florins d'or qui en fit un des seigneurs les plus riches de son temps. Il n'hésita pas à répudier son épouse qui venait de lui donner un fils car il n'avait pas recouvré l'intégralité de sa dot.



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